Esther Njuguna, Agente de Liaison pour ON Bâtit

Déménager au Canada est probablement un des plus gros changements que j’ai fait dans ma vie. Avant mon déménagement, et même après, j’ai reçu beaucoup d’informations de la part de diverses personnes sur ce à quoi m’attendre en ce qui concerne la météo, les gens, les conseils de carrière et la vie en général. Toutes ces informations ont été utiles mais je reconnais en même temps que nous vivons tous nos expériences différemment, ce qui rend la vie si unique.
 
Voici quelques agréables surprises inattendues que j’ai observées en tant que nouvelle arrivante au Canada.
 
1) La météo au Canada
 
Oui, j’ai bien dit la météo au Canada!
 
Je n’ai jamais compris pourquoi mes amis Canadiens parlaient de météo aussi souvent avant de déménager ici. Étant née et ayant grandi à Nairobi, au Kenya, j’étais habituée à des températures moyennes d’environ 25 degrés Celsius pour la majeure partie de l’année. Alors parler de météo régulièrement, comme le font les Canadiens, était pour moi comme si on parlait de la même chose jour après jour. Mais je comprends maintenant pourquoi les Canadiens parlent autant de météo. C’est parce que la température change de façon si drastique d’une saison à l’autre que leur mode de vie change également.
 
Chaque saison nécessite des ajustements au mode de vie. Par exemple, la façon dont on s’habille ne se résume pas à enfiler un manteau pour l’hiver et à l’enlever l’été. L’hiver, vous avez aussi des chandails, des bas et des bottes qui diffèrent de ceux des autres saisons. Le type de pneus que vous avez sur votre voiture change aussi selon les saisons (je n’avais jamais entendu parler de pneus d’hiver et d’été auparavant)! Les activités sociales comme les sports changent avec les saisons, tout comme certains emplois et même ce à quoi ressemble le Canada!
 
La beauté de la neige scintillante en hiver est fascinante, le tout suivi du printemps où le Canada passe du blanc au vert des arbres bourgeonnant et des fleurs colorées, puis de l’été qui selon moi est la saison la plus active, marquée par les activités extérieures. L’été est suivi d’une autre magnifique saison, l’automne, où les feuilles des arbres virent au rouge et au jaune et alors que le climat se refroidit, les feuilles tombent et un nouveau cycle recommence.
 
Avoir la chance de vivre de manière différente chaque saison est vraiment l’une des plus belles choses au Canada.
 
2) Les services avant et après l’arrivée
 
Quand j’ai commencé à préparer ma demande afin d’immigrer au Canada, j’ai effectué beaucoup de recherche sur comment compléter les documents appropriés, les documents à inclure avec ma demande, et les différentes étapes du processus de demande. Par conséquent, je savais que si tout se déroulait comme prévu au niveau de ma demande, je recevrais éventuellement une lettre pré-départ. Toutefois, j’ignorais quel serait le contenu de cette lettre. Je présumais que ce serait un guide sur les choses à faire une fois arrivée au Canada. À titre d’exemples, aller voir l’agent d’immigration à l’aéroport, obtenir un numéro d’assurance sociale (NAS), savoir à quel moment attendre ma carte de résidente permanente, et ainsi de suite. Je n’avais aucune idée que ma lettre pré-départ me permettrait d’accéder à des services avant l’arrivée comme l’accès à un consultant en emploi, des conseils pour rédiger un curriculum vitae pour le marché du travail canadien, des conseils sur où et comment chercher un emploi, des opportunités de bénévolat, la chance d’être jumelée à un mentor, et bien plus, le tout GRATUITEMENT! Les services avant l’arrivée ont fait toute la différence, surtout parce qu’un de mes objectifs principaux était de me trouver un emploi.
 
En tant qu’immigrante au Canada, je continue de bénéficier de plusieurs programmes après l’arrivée, comme l’Infocentre du nouvel arrivant et le Centre d’accès en emploi, deux services du YMCA-YWCA. Ces programmes et services offrent de l’orientation et assurent que je reçoive de l’information pertinente pour faire des choix éclairés au niveau de ma carrière, mes finances, ma vie sociale et même mon établissement.
 
S’il y a un conseil que je donnerais aux immigrants, et particulièrement aux nouveaux arrivants, ce serait d’accéder à ces services. Ils font une énorme différence!
 
3) Diversité et déclaration volontaire
 
Lorsque je postule pour des emplois, il est fréquent pour les employeurs de fournir un formulaire de déclaration volontaire. Dans la plupart des cas, ce formulaire est optionnel et comprend des questions comme : faites-vous partie d’une minorité visible; êtes-vous une personne en situation de handicap; à quel genre vous identifiez-vous; comment identifiez-vous votre orientation sexuelle; avez-vous une préférence quant à vos pronoms. Ces questions diffèrent grandement de ce à quoi je suis habituée et au début, je me demandais si le fait de répondre à un tel formulaire aurait une incidence négative sur ma candidature. Toutefois, après avoir fait des recherches et parlé à quelques amis canadiens, j’ai appris que les employeurs au Canada sollicitaient activement une main-d’œuvre diversifiée. Du coup, l’objectif du formulaire de déclaration volontaire est de promouvoir l’équité, la diversité et l’inclusion plutôt que de chercher à discriminer.
 
C’est quelque chose que je n’avais jamais vécu auparavant, surtout sur une plateforme consacrée à l’emploi. Je peux dire que c’est l’un de mes aspects préférés du travail au Canada.
 
4) La nourriture
 
La culture culinaire canadienne reflète parfaitement la diversité du Canada.
 
On retrouve les cuisines indienne, chinoise, perse, caribéenne, italienne, africaine, coréenne et vietnamienne, pour n’en nommer que quelques-unes. Je crois qu’on retrouve des mets de chaque région du monde au Canada. C’était à la fois intéressant et irrésistible pour moi puisque je voulais tout essayer!
 
Selon mon expérience à goûter différentes cuisines, une chose surprenante a été de voir que plusieurs restaurants offrent des menus pour les aînés. J’avais déjà vu des menus pour enfants, mais jamais pour aînés avant d’arriver au Canada.
 
Cette option est conçue pour les gens plus âgés, en fonction de leurs préférences au niveau du type de nourriture, des portions et de leur budget.
 
J’aimerais sincèrement que soit adoptée cette option de menu pour aînés partout dans le monde.
 
Ah, n’oubliez pas de laisser un pourboire aux serveurs, la culture du pourboire étant largement répandue au Canada!
 
5) Le service à la clientèle
 
Le service à la clientèle au Canada est excellent, ce que j’ai pu observer dans presque toutes mes transactions.
 
J’ai récemment décidé d’acheter un classeur en ligne. Lorsqu’il est arrivé, une pièce se détachait légèrement. J’aurais pu facilement la coller, mais j’ai décidé de contacter la compagnie pour voir ce qu’elle recommandait. On m’a immédiatement envoyé une nouvelle pièce, sans même demander l’autre en retour.
 
Dans un autre cas, ma partenaire a constaté que la semelle d’une paire de bottes d’hiver qu’elle possédait depuis cinq ans se désintégrait. Elle a donc décidé de contacter la compagnie pour voir si elle procédait au remplacement de semelles. À ma grande surprise, la compagnie lui a envoyé une paire de bottes neuves. La compagnie a indiqué que malgré le fait que les bottes avaient cinq ans, elle s’attendait à ce que ses produits aient une plus longue durée de vie. La compagnie s’est donc excusée et a remplacé l’ancienne paire par une nouvelle!
 
Il ne s’agit là que de quelques excellentes expériences de service à la clientèle que j’ai vécues au Canada.
 
6) La conduite
 
La principale différence entre conduire au Kenya et conduire au Canada est qu’au Kenya, les voitures circulent sur le côté gauche de la route tandis qu’au Canada, elles circulent sur le côté droit. Bien que cela puisse sembler être un léger ajustement, il peut être difficile de s’habituer à circuler dans une nouvelle direction en sortant d’une entrée. J’y pense donc toujours pour une seconde d’extra, par mesure préventive!
 
L’autre grande différence, qui a été une surprise pour moi, est le fait qu’obtenir un permis de conduire de catégorie G en Ontario comporte plusieurs étapes et tests. En présumant que vous suiviez des cours de conduite, ce processus peut prendre jusqu’à 20 mois. À titre de comparaison, obtenir un permis de conduire de catégorie B au Kenya (l’équivalent de la catégorie G ici), ne nécessite qu’environ trois mois.
 
Cela étant dit, le Canada se classe parmi les pays où l’on recense le moins de décès liés aux accidents de voiture dans le monde. De plus, les infractions routières au Canada sont assorties de pénalités sévères, ce qui signifie que les Canadiens prennent la sécurité routière au sérieux.
 
De toutes les expériences agréables que j’ai vécues en tant que nouvelle arrivante, celle qui demeure ma préférée est le fait que chaque jour s’avère une opportunité de vivre une expérience nouvelle : faire la connaissance d’un nouvel ami, déguster un nouveau mets, apprendre un nouveau mot, emprunter un nouveau sentier… les possibilités sont vraiment illimitées!